Un lundi matin comme les autres si ce n'est ce ballet incessant d'hélicoptères au-dessus de ma tête, un fond sonore dont je ne parviens pas à m'extraire depuis que je l'ai remarqué.
Et puis cette voiture vigipirate, au ralenti, croisée aux abords du collège.
Mes sens sont en alerte.
Une boule au ventre.
Un œil à mon téléphone pour vérifier qu'aucun sms "alerte confinement" n'a été envoyé du lycée ou du collège. Je me sens idiote.
Et si j'allumais la radio pour voir ? Et puis non, je m'oblige à faire ce que j'ai à faire.
Je n'ai pas envie de vivre dans un monde en alerte.
Je n'ai pas envie que mes enfants vivent dans un monde d'inquiétude alors que j'ai été tellement épargnée jusque-là.
Et pourtant, on y est ... à avoir une discussion autour du goûter sur la conduite à tenir en cas d'attaque : se protéger, se cacher, couper son téléphone, prévenir les autres si on peut et toujours avoir les mains visibles en l'air quand on court vers les forces de l'ordre...
Et en parallèle, maintenir leur droit de sortir, de vivre comme si de rien n'était, les inciter à s'ouvrir au monde, à prendre leur indépendance.
Je ne pensais pas devoir un jour expliquer à mes enfants que je refuse de changer mes habitudes mais que je suis consciente que, peut être, l'un de nous pourrait se trouver un jour au mauvais endroit au mauvais moment, tout comme un accident est si vite arrivé.
Mais que cette peur doit rester la plus enfouie possible pour ne pas nous empêcher de bouger, de sortir, d'aller à la rencontre des autres et de toutes les belles choses que nous avons à vivre.
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