La vie de famille cesse parfois d'être une aventure pour devenir un combat de chaque jour, pour la vie.
Depuis trois ans je suis de près, à travers le travail de ma sœur, le projet d'Arte appelé "Réfugiés".
L'idée était d'emmener des artistes dans des camps pour rendre
compte de la réalité de la vie sur place avec un autre regard que celui des média classiques. Ces écrivains, cinéastes, photographes et
dessinateurs de BD sont allés à la rencontre des réfugiés au Népal, en Irak, au Liban, au Tchad et ...à Calais et Dunkerque.
De ces témoignages je retiens que ces familles jetées sur les routes ces derniers temps ne sont pas si différentes de nous. Que leur quotidien d'avant n'était pas si lointain du nôtre. Qui peut croire que l'on choisit de prendre ses enfants sous le bras et de partir pour de tel périples si ce n'est pour sauver sa peau ? Je cite ma sœur :
"Ils vivent dans des limbes. Quelque part entre la survie et la
vie. Plus ou moins en sécurité, plus ou moins affamés ou malades, dans un chez
eux qui est un exil indéterminé : quelques mois, quelques années, plusieurs
générations à toujours garder l'espoir d'un retour sur leurs terres.
Un camp, c'est un champ de batailles : garder sa dignité en
trouvant du travail, bricoler un
quotidien, inventer un avenir forcément très incertain aux enfants qui y
naissent, faire face au temps perdu. C'est un lieu où se mêlent une grande solidarité et humanité et
le pire des cynismes."
Un livre vient de sortir pour raconter ces vies "Réfugiés : 5 pays, 5 camps", ces personnes, ces familles, leur quotidien, leur détresse, leur espoirs. Je vous invite à le découvrir à le partager pour que "les réfugiés" s'incarnent dans nos discussions et redeviennent des visages, des prénoms, des familles.
Il y a quelques décennies, ma grand-mère, enceinte de ma mère, fuyait Lille et l'invasion nazie, comme des milliers d'autres familles. Ce
n'est pas si loin... Elles aussi ont été forcées de prendre la route. Elles
aussi ont eu besoin d'aide et de bienveillance.
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Les bénéfices réalisés vont au Haut Commissariat aux Réfugiés.
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