vendredi 18 juillet 2014
Sinistrose
Grandir en temps de crise : un article sur le dernier livre de Philippe Jeammet*, spécialiste de l'adolescence m'interpelle une nouvelle fois sur l'image de l'avenir que nous, adultes, transmettons à nos enfants et à nos ados en particulier.
Les chiffres sont édifiants 72% des français pensent que leurs enfants vivront moins bien qu'eux mêmes*. Mais moins bien en quoi ? On parle de crise partout, tout le temps. Ethymologiquement "crise" signifie "un état critique qui est arrivé à un point où le changement est inévitable". C'est le moment où tout est possible : le pire comme le meilleur ! J'ai aussi découvert que l'idéogramme chinois exprime le mot crise à l'aide de celui représentant l'opportunité et de celui de la menace. Choisissons plutôt l'opportunité !
Je viens de refermer le livre La vie en mieux d'Anna Gavalda* où deux jeunes adultes réalisent - à peine installés, en plein dans leur vingtaine - qu'ils se fourvoient, qu'ils se sont enfermés dans un modèle étriqué. Ils décident de changer de voie, de faire un grand pas de côté et que leur vie ne sera pas écrite d'avance dans la morosité qu'on leur a promis.
Le week end dernier, des étudiants du monde entier ont refermé leur exposition Solar Décathlon. Architectes, ingénieurs, artisans, commerciaux en devenir, ils ont imaginé des maisons du futur répondant à des cahiers des charges hyper contraignants. Je crois que les difficultés nourrissent, aussi, la créativité !
Mon 10 ans a fait ses calculs : ce sera trop juste pour 2016, mais il aura l'âge requis pour participer aux Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo... ça lui laisse 6 ans pour devenir un champion de tir à l'arc. Il a raison, pourquoi ne pas y croire, ne pas en rêver ?
Nos enfants ne vivront pas comme nous mais pourquoi moins bien ? Ce n'est pas parce qu'on a pas de certitude qu'on a pas de valeur, de rêve, d'envie ? Pendant cet été, coupés des contraintes, des notes, des résultats, des plannings, j'ai envie de mettre plein gaz sur les rêves, les utopies, les possibles. "Il faut toujours viser la lune car même en cas d'échec, on atterrit au milieu des étoiles" (Oscar Wilde).
* Equête IPSOS, avril 2013
* Grandir en temps de crise, Philippe Jeammet, Editions Bayard
* La vie en mieux, Anna Gavalda, Edition La Dilettante